Alex & PJ : Les phénomènes du coaching en ligne

Alex & PJ : Les phénomènes du coaching en ligne

STARS DU WEB AVEC LEURS VIDÉOS DE COACHING sur leur chaîne Bodytime, et créateurs d’un concept d’entraînement en ligne (Déesse pour les femmes et Apollon pour les hommes), Alex & Pj sont vus comme de nouveaux canaux d’acquisition de membres pour les clubs. Pierre-jean Cabrières (Pj), a accepté de répondre à nos questions.

FITNESS CHALLENGES_ Qu’est-ce qui est dur dans le coaching en ligne ? Et ce qui est plus facile ?

PIERRE-JEAN CABRIÈRES_ Rien n’est particulièrement dur. Je dirais que c’est une approche différente où l’inconvénient majeur est bien sûr de ne pas voir les clients en direct, ce qui peut donner parfois lieu a des incompréhensions. C’est pour cela qu’on met en place des moyens tels que la vidéo et un groupe d’échange en ligne afin de se rapprocher le plus possible d’un coaching en réel. Le plus facile, c’est également le fait de ne pas être en direct, car on n’a pas de déplacements à faire ni d’heures creuses. Cela nous permet d’entraîner plus de clients.

FC_ Comment réussissez-vous à coacher des gens que vous ne connaissez pas ?

PJ_ Je pense que le coaching en ligne est complémentaire du coaching en réel, et que beaucoup de personnes cherchent juste à évoluer, progresser et cela se fait très bien à distance. En revanche, si on recherche un programme personnalisé, l’intervention d’un coach en direct est indispensable. Beaucoup parlent aussi de l’intérêt de personnaliser, chose qui est vraie, mais avant la personnalisation d’un programme, il y a des traits communs à tous, aux hommes, aux femmes, et on s’en rend de plus en plus compte. Prenons l’exemple d’une personne qui affirme ne pas perdre de poids, malgré une bonne alimentation : dans 90 % des cas, cela vient d’un manque de connaissance qui a conduit à des erreurs au quotidien.

FC_ Échangez-vous beaucoup avec vos fans sur les réseaux sociaux ?

PJ_ Oui beaucoup ! Notamment avec les personnes qui suivent nos programmes. On essaie de répondre au plus grand nombre, ce qui n’est pas facile, car tout va très vite et souvent… une réponse engendre trois nouvelles questions ! C’est important dans le sens où on est là grâce à eux, on se doit de les aider, de les encourager et de les conseiller. Ça nous prend énormément de temps, mais quand on reçoit des messages de remerciement, car une personne a changé, évolué, ou a atteint son objectif, on en retire toujours une grande fierté.

FC_ Arrivez-vous à savoir qui sont vos fans ? Quel âge ont-ils ?

PJ_ Oui, nous les rencontrons régulièrement lors d’événements comme des entraînements en extérieur ou lors de salons dédiés à YouTube. Nous voyons aussi les statistiques de YouTube et il ressort que notre tranche d’âge la plus importante concerne les 18-25 ans.

FC_ Êtes-vous LA solution pour faire venir les jeunes dans les clubs ?

PJ_ Je pense qu’on a encouragé beaucoup de jeunes à pratiquer du sport en général, et plus particulièrement la musculation et le fitness. Avec d’autres YouTubeurs et acteurs du milieu, on essaie bien sûr de continuer sur cette voie. Je crois que ça marche assez bien !

FC_ Allez-vous nouer des partenariats avec des clubs pour attirer des membres ?

PJ_ Ce n’est pas prévu. Nous nouons des partenariats avec des clubs afin de tourner nos vidéos et pour nos shooting photos – en échange de communication –, mais cela ne va pas plus loin.

FC_ En quoi les programmes en ligne Apollon et Déesse sont-ils innovants ?

PJ_ Ce sont des programmes de transformation en 10 semaines avec un suivi à distance dans un groupe privé, ce qui décuple la motivation, car on se sent appartenir à une communauté, on se sent soutenu dans les moments plus durs. Nous n’avons pas de concurrent direct (application, possibilité de choisir son programme en fonction de son objectif…). Et tout est en vidéo, avec des entraînements en temps réel, c’est-à-dire que pour un entraînement de 1 heure, la vidéo dure vraiment 1 heure, car on a tout filmé. Cela permet de bien optimiser les résultats, et c’est pourquoi les transformations sont si importantes et en si peu de temps.

FC_ Pouvez-vous nous donner des chiffres sur le succès d’Apollon et Déesse ?

PJ_ Nous avons près de 2 000 Déesses et 1500 Apollons au total (qui ont terminé le programme ou sont en cours). Notre objectif est de transformer de plus en plus de gens. Après chaque programme, ils ont acquis un nouveau style de vie, un “lifestyle”. C’est surtout pour cela qu’ils nous remercient à travers les réseaux ou lorsqu’on les rencontre.

FC_ Pourquoi des programmes payants alors qu’on trouve tout sur Internet ?

PJ_ Je pense qu’on peut se faire un bon programme en se renseignant sur Internet mais il y a aussi beaucoup de choses fausses… Avec un tel programme, certes payant, on va beaucoup plus vite. Attention, cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas atteindre son objectif par soi-même, mais la personne va devoir essayer, comparer, apprendre et parfois se tromper. Alors que nous, c’est notre métier. Après avoir eu des milliers de clients, on sait par exemple très vite adapter le programme pour le groupe privé sur Facebook.

FC_ Par qui êtes-vous aidés pour réaliser vos vidéos et vos deux programmes ?

PJ_ Pour les vidéos, nous avons une personne (Jacopo) qui filme et s’occupe du montage. Pour ce qui est des programmes, nous réalisons la partie sportive et alimentaire (validée par une diététicienne). Nous sommes également bien entourés pour nous aider sur la logistique, la gestion du site Web, l’application ainsi que la gestion des comptes clients.

FC_ Comment choisissez-vous les sujets qui vont constituer vos vidéos ?

PJ_ Nous essayons de coller un peu à l’actualité, mais, surtout, de proposer du contenu varié, afin que tout le monde, peu importe son niveau ou son objectif, puisse progresser et trouver des vidéos qui lui correspondent. Et nous nous astreignons à un rythme : chaque samedi nous réalisons une vidéo pour les femmes, le jeudi pour les hommes et le dimanche pour tous.

FC_ Quelles sont vos dernières actualités et qu’est-ce qui vous occupe ?

PJ_ Nous avons rencontré beaucoup d’abonnés lors de l’événement Vidéo City à Paris les 7 et 8 novembre et c’était vraiment top. On les remercie vraiment tous de l’accueil. Sinon, on continue toujours de beaucoup travailler sur les programmes ainsi que sur nos vidéos.

FC_ Quels sont vos projets ? Prévoyez- vous un autre programme ?

PJ_ Nous cherchons toujours à encourager le plus grand nombre de personnes à s’entraîner régulièrement, donc nous réfléchissons sur des nouveaux thèmes de vidéos ainsi que sur de nouveaux programmes en effet. Mais on ne peut pas en dire plus pour le moment !

FC_ Sentez-vous que vous contribuez à un nouveau mouvement dans le fitness ?

PJ_ Un nouveau mouvement, je ne pense pas. Le fitness a toujours été bien présent, mais c’est sûr qu’il prend de l’ampleur et si on peut y contribuer, alors
ce sera un réel plaisir pour nous.

FC_ Comment analysez-vous le phénomène des YouTubeurs fitness ?

PJ_ On n’a pas trop compris ce qui se passait au début! Mais d’une manière générale, YouTube est un concept récent (2006), qui a eu une croissance importante et, notamment, grâce aux jeunes. Donc cela a permis de démocratiser la musculation. On a plus facilement accès à de nombreuses informations en vidéo, et surtout, cela donne de la motivation ! Lire un texte de motivation sera un peu encourageant, certes, mais voir une vidéo, le sera dix fois plus.

FC_ Que conseillez-vous à un coach qui veut se lancer en ligne ?

PJ_ Je conseille d’abord d’être patient. Ensuite, il est capital de proposer du contenu de qualité aux internautes. Enfin, il faut savoir s’adresser à un public large tout en restant simple.

FC_ Que conseillez-vous à un club voulant améliorer son image avec YouTube ?

PJ_ Pour un club de sport, je chercherais plus à faire des vidéos axées sur la motivation, car cela donne de la visibilité à l’enseigne et cela motive les personnes indécises à franchir le pas.

BODYTIME, L’HISTOIRE

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C’est en 2008 à la faculté de Villeurbanne que se rencontrent Pierre-Jean Cabrières et Alexandre Villani. Étudiants en DEUST métiers de la forme, ils se destinent tous deux à une carrière de coach… sur Internet. Peu après l’obtention de leur diplôme, les deux amis lancent un club de fitness en plein air à Lyon : Urban Training Revolution. En parallèle, ils entraînent leurs clients et se font une réflexion : plutôt que d’écrire des programmes dans des documents PDF, ils feraient des vidéos pour leur montrer les mouvements. Et alors qu’ils s’attendaient à ce que seuls leurs clients voient ces vidéos, d’autres personnes se sont mises à les regarder. Alex & PJ touchent rapidement des centaines d’internautes, puis des milliers. Ils troquent alors leur smartphone pour une caméra et se mettent à tourner de vraies vidéos. Pour accompagner leurs fans, ils lancent deux programmes : Apollon et Déesse.

APOLLON ET DÉESSE

Appolon

Ce sont deux programmes, le premier pour les hommes, le second pour les femmes. Facturés 300 euros (et 500 les deux), ils veulent être à cheval entre l’entraînement 100 % en ligne (les cours sont envoyés sur Internet) et le coaching privé en direct (Alex & PJ suivent leurs clients et leur progression, et s’adaptent selon l’évolution). Ils se déroulent en 10 semaines et s’adressent à tous les niveaux, débutant à expert. Plus qu’un guide de mouvements (disponibles en vidéos via l’application mobile), ils comportent des conseils nutritionnels validés par une diététicienne et une dose de motivation. Pour cela, le secret tient dans les groupes d’internautes qui partagent ensemble leur évolution sur Facebook.

Propos recueillis par Sandra FRANRENET