Adrien RAFFAULT : Un coach en quête de sens

Adrien RAFFAULT : Un coach en quête de sens

Arrivé 4ème lors de la dernière Spartan race au stade de France, Adrien Raffault est un habitué du dépassement de soi. Ski freestyle, trail, Crossfit…

Rien n’arrête le jeune coach de 28 ans qui dit puiser son inspiration  dans le bien-être plutôt que dans les titres. Rencontre.

Quel est ton background sportif ?
Je pratique l’activité physique depuis tout petit. C’est de famille ; mes deux frères sont rugbymen et ma mère a été éducatrice dans une école de rugby. A côté de ça j’ai toujours été un touche-à-tout qui multiplie les activités : équitation, moto, escalade, sports de glisse, etc.

Comment es-tu arrivé au coaching ?
Un peu par hasard à 18 ans. Avant ça, j’avais fait un BPJEPS Rugby parce que c’est tout ce que je savais faire. Ensuite, j’ai eu envie de rejoindre mes frères qui jouaient au Biarritz Olympique, alors j’ai déménagé et c’est eux qui m’ont donné l’idée de faire un BPJEPS pour devenir coach. Après mon année de stage, j’ai rejoint un grand centre sportif du pays Basque et débuté le métier. Cela m’a été bénéfique parce que j’aime bien tout tester, même si je ne cherche pas à exceller dans tous les domaines. J’ai fait pas mal de formations privées du type Crossfit, Les Mills ou Pilate. Ce qui a été décisif pour moi, ce sont les rencontres qui permettent de partager les savoirs et les expériences. Elles m’ont permis d’évoluer et m’ont ouvert de nombreuses opportunités. C’est notamment grâce à ces rencontres que je me suis dirigé vers l’influencing et l’infoprenariat après 6 ans de coaching en salle et à domicile. Aujourd’hui, c’est devenu mon métier à part entière.

Quelle est ta routine sportive ?
Je fais du CrossFit quasi quotidiennement. Je participe aussi à des courses à obstacles et fait beaucoup de ski freestyle. L’été, je pratique surtout la course trail. Je ne m’arrête jamais. D’ailleurs, après cette interview, direction la montagne. Je suis très attaché à la nature. La salle de sport est idéale pour la performance, mais il n’y a rien de tel pour moi que le sport en plein air. C’est pour ça que je reste sur la côte Basque. C’est un mode de vie en accord avec mes valeurs que sont l’aventure, le bien-être et le partage.

Quelle est ton approche du coaching ?
Je pense que l’on peut pratiquer du sport sans être obligé de se donner un objectif spécifique. On fait avant tout les choses pour se sentir bien. Cela passe par une connaissance de soi et des activités que l’on aime pratiquer. Parfois, les gens veulent combler un vide ou perdre des kilos, mais ce qui compte, c’est de trouver quelque chose d’aligné avec soi-même. Il faut donc apprendre à connaître ses valeurs pour ensuite poser des actions correspondantes au quotidien.  Pour ma part, je suis tatoué, j’aime le rock’n’roll, j’écoute du métal, et je médite tous les matins. J’ai trouvé ce qui me correspond.

Est-ce que tu peux nous parler de ton programme phare le HIIT & Eat challenge ? Comment est née cette idée ?
Pour pouvoir vivre de l’infoprenariat, il faut trouver un modèle économique. Je mets donc en place différents programmes, et le HIIT & Eat challenge est le premier d’entre eux. Ce n’est pas un plan alimentaire mais plutôt une réforme qui se base sur des méthodes 100 % naturelles issues de la naturopathie, et sur un entraînement intensif à base de HIIT. Je l’ai mis en place il y a un an et demi. Mon prochain programme s’appelle « Gainage & Eat ». J’en suis particulièrement fier. Je l’ai créé pour renforcer la sangle abdominale et soulager les problèmes de dos. Enfin, le tout dernier, « Summer Body », verra le jour cet été. Il sera essentiellement axé sur la nutrition avec des plats 100 % naturels cuits à  95° à base de crudités et sans viande. Son objectif est de faire perdre 2 à 5 kilos en 10 jours. Au lieu d’expliquer aux gens comment bien manger, on va leur donner une formule clé en main à 57 euros avec des recettes filmées. Je suis d’ailleurs en pleine formation pour devenir conseiller en naturopathie. A côté de ça je donne aussi des séances de training gratuites de 15 à 20 minutes sur Facebook Live pour renforcer ma visibilité. Ce sont mes activités principales, j’ai arrêté le coaching en salle et fait juste quelques interventions ponctuelles.

Comment es-tu devenu ambassadeur Barefiit ?
J’ai découvert le monde des courses à obstacles par hasard il y a à près de deux an. Un des groupes que je coachais au Crossfit à Biarritz souhaitait faire une Spartan Race alors j’ai suivi. Pour la petite anecdote, je devais assister à un mariage l’après-midi de la course. Je me suis donc inscrit dans la catégorie Elite pour me retrouver dans la première vague de départs et terminer plus vite. Je suis arrivé 11ème. J’avais fait pas mal d’escalade avant et aime bien grimper aux arbres donc je suis à l’aise sur ce type d’exercices. Cette année, je suis arrivé 4ème lors de la dernière Spartan Race. J’aime le dépassement de soi. Elodie – la conceptrice de Barefiit- a eu vent de ma performance au stade de France et m’a proposé de devenir ambassadeur lors du Mondial Body Fitness de Paris. Elle souhaite s’appuyer sur mon expertise pour préparer les gens aux courses à obstacles avec des entraînements ludiques à travers la France. Le prochain événement aura lieu les  21 et 22 septembre prochains à Sète. Je ferai partie des participants et vais enchaîner les trois parcours : le Trash, qui vise le dépassement, le Night en solo avec une torche frontale, et le parcours Speed, plus fun, en équipe de 4. Pour moi qui aime tester les choses, ces défis sont assez naturels, même si je ne vise pas de résultats précis.

Quel regard portes-tu sur le métier de coach ? Qu’est-ce qu’un bon coach selon toi ?
Un coach favorise l’auto-guérison mais n’est pas le guérisseur. Il faut changer ça dans l’esprit de certains d’entre eux. Lorsqu’un client atteint le résultat escompté, un bon coach lui fait comprendre qu’il y est arrivé grâce à ses propres efforts. Cela motive d’ailleurs le client à aller encore plus loin. Le professionnel emmène la personne d’un point A à un point B, mais ne la suit pas toute sa vie. A terme, mon but, c’est que le client n’ait plus besoin de moi.  C’est aussi quelqu’un qui est dans l’écoute. Lors d’une séance de HIIT par exemple, il doit faire preuve de finesse pour adapter le mouvement et la durée de travail en fonction du niveau de chaque participant. A la fin de mes cours de HIIT, tout le monde a repoussé ses limites et partage le même degré d’inconfort. Par ailleurs, lorsque l’on se lance dans le métier, on ne le fait pas uniquement pour nous, mais aussi pour les autres. Il faut se demander véritablement si l’on aime les gens, si on est à l’écoute des besoins qu’ils expriment, ou si on fait ça uniquement pour son égo. Il faut le faire pour les autres tout en étant en accord avec ses propres valeurs. Si on me l’avait dit en commençant, mon évolution aurait été plus rapide.

Tu travailles sur de nombreux projets, peux-tu nous en parler ?
Mon projet principal, c’est de me marrer et de gagner ma vie. Je travaille notamment sur une web-série appelée « Immersion » qui capture des moments passés avec des copains autour de l’expérience des courses à obstacles pour inspirer ceux qui veulent se lancer. Je travaille aussi sur la création de programmes avec la marque Compex et développe des entraînements pour Moovlab qui propose du gaming adapté au fitness. Ce sont des cours connectés devant un écran avec des capteurs aux hanches, poignées et chevilles. L’objectif est de réaliser des missions, comme dans un jeu vidéo, mais en bougeant réellement. La captation du mouvement est plus étudiée que dans les jeux classiques. Je passe aussi des castings pour intégrer des émissions de télévision.

Comment vois-tu l’avenir de la profession ?
Je pense qu’il faut s’adapter, c’est tout. La rhétorique du sport évolue. Le coach peut prendre deux directions : il peut mettre l’accent sur les données statistiques et comptabiliser chaque pas et chaque calorie brûlée en priorisant ce qui rapporte le plus sur le plan musculaire, ou alors il peut adopter une approche plus tranquille. Je suis plus dans cette mouvance-là. Ce que je vise avant tout, c’est le bien-être. On peut aussi lier les deux et joindre les statistiques au plaisir. Je suis par exemple en partenariat avec la marque de montres Polar, même si ce qui importe pour moi encore une fois, c’est essentiellement de me sentir bien.

Un article rédigé par :
Sarah Kanga

Journaliste