Coachs travailleurs indépendants : L’Après-confinement

Coachs travailleurs indépendants : L’Après-confinement

La crise sanitaire qui a touché le monde est sans précédent. Elle a déstabilisé toutes les professions en remettant les modèles économiques à zéro, et mettant chaque protagoniste au pied du mur.

Cette situation aura été très anxiogène dans les premiers temps pour beaucoup de coachs et de patrons de clubs, et toute une filière (équipementiers…).

C’est normal, elle nous confronte à l’inconnu et nous a retiré une multitude de repères. La majeure partie des acteurs de notre secteur se sont donc retrouvés dans le noir complet. Certains se sont assis en attendant que la lumière se rallume, d’autres ont crié à l’aide pour qu’on vienne les chercher, certains sont partis à tâtons, en suivant des murs qui les menaient nulle part, et enfin, il y a ceux qui ont créé de la lumière pour y voir plus clair et se diriger vers la sortie.

Cette situation très anxiogène a néanmoins du bon, quoique beaucoup puissent en dire.

Elle remet les « compteurs à zéro » en révélant les carences qu’ont accumulées une multitude de diplômés, enfermés dans une routine qui ne les aura pas aidés au final.

Afin de vous offrir de la lumière, et de vous permettre d’y voir plus clair sur cet horizon incertain qu’est l’Après, nous avons décidé de répondre à une multitude de questionnements qui pourront vous ouvrir une voie vers un salut tant espéré.

Voici 10 questions/réponses à côté desquelles il ne faut surtout pas passer…

 

1/ Qui sont les coachs qui risquent de pâtir le plus de cette situation ?

Bien évidemment, les coachs travailleurs indépendants sont en première ligne, sauf pour ceux qui auront suivi nos conseils en ayant fait signer un contrat de prestations de service avec leurs clubs et leurs clients (voir numéros 10, 11, 12 de notre magazine) et qui de ce fait se seront protégés des imprévus.

Ensuite, ceux qui viendront sont ceux qui ont attendu, sans rien faire, en se laissant porter par la vague du confinement, et en se disant que tout allait revenir comme avant, une fois le 11 mai arrivé.

Puis, les coachs qui se sont spécialisés dans les cours collectifs en clubs.

On peut s’en douter, les cours à 30, 50, 80 participants… réunis côte à côte dans une salle comme nous l’avons connu ces dernières années ne seront plus envisageables durant des mois.

Les mesures d’espacement social ne permettront pas des cours à mouvements importants.

Le port obligatoire du masque ne sera pas compatible avec le suivi de cours à haute intensité.

De plus, les clubs vont restreindre les plannings en imposant des intercours de 15 minutes environ, afin de faciliter les flux entrant-sortant et la désinfection des surfaces et des accessoires (sols, murs, barres, disques, tapis, haltères, élastiques…).

Les personal trainers en clubs n’auront plus la même flexibilité horaire, et ne pourront, de ce fait, entraîner autant de clients.

Les prospects dans les clubs seront restreints, ne permettant pas de maintenir leur niveau de revenus habituel.

Les Head Trainers vont voir beaucoup de personal trainers qui leur payaient un loyer se désengager, par manque de clients qui leur apportaient un revenu couvrant largement leur loyer pour en tirer un revenu suffisant. Les Head Trainers devraient donc être en difficulté jusqu’au dernier trimestre 2020.

Enfin, les owners de Box de CrossFit auront vraisemblablement des désabonnements de membres ne pouvant pas accéder, comme ils le souhaitent aux WOD et Open. La notion de PAY FAIR (payer le juste prix) pourra donc jouer en la défaveur des structures à faibles effectifs et à l’utilisation d’accessoires communs. Quoique l’on puisse se dire que les hyper addicted n’auront « même pas peur » de s’échanger les poids, barres, rings et rigs…

 

2/ Quelles sont les solutions pour s’en sortir ?

Six mois, c’est le temps qui est envisagé pour tenir le choc durant la période post-confinement.

Il faut donc penser à des plans B, C, D… à opérer jusqu’à la fin 2020.

Trois pistes (ce n’est pas rien !) s’ouvrent à ceux qui auront l’esprit ouvert, feront preuve d’audace, sauront s’adapter rapidement, et qui saisiront les opportunités d’un changement radical à 180 degrés, bien loin de leurs habitudes ancrées depuis des années.

→ La première de ces deux pistes est le outdoor, c’est-à-dire les activités en extérieur.

En toute logique, la frustration de l’enfermement générée par les mesures de confinement n’incitera pas à rester enfermés. Si on ajoute à cela une météo propice à rester dehors, il est certain que beaucoup auront envie de profiter du grand air.

Donc, rien de mieux que de proposer des training dehors.

→ La seconde piste est le personal traning.

Les corps ayant « changé » de par un déséquilibre de la balance entre calories absorbées et calories dépensées, l’envie de retrouver une silhouette agréable à regarder va être très forte.

L’opportunité d’avoir des clients à domicile ou en extérieur, voire en club ou en studio de coaching privé, va être présente.

→ Troisième piste principale : Les activités Wellness

Le stress lié au confinement va augmenter le besoin de retrouver un équilibre psychique.

Les activités de type yoga, méditation, sophrologie, mais aussi Pilates, ou même danse, trouveront un public qui n’existait peut-être pas avant.

 

3/ Le coaching à distance est-il aussi efficace qu’un coaching classique ?

La réponse se trouve loin des biais cognitifs, des raccourcis de l’esprit, des idées préconçues, et des croyances limitantes.

Emilio SANCHEZ, diététicien nutritionniste, et formateur pour les coachs qui veulent aller loin dans leurs compétences sur le sujet de l’alimentaire, coache depuis des années à distance. Il arrive à faire monter sur les podiums des personnes lambda, et faire accéder à des niveaux internationaux des athlètes.

Jérôme POISON, est un autre exemple de coach diplômé qui gère des clients à distance. Il est réputé pour cela et est un des meilleurs dans son domaine.

Les personnes qu’il suit ainsi ont des résultats bluffants.

Emilio SANCHEZ et Jérôme POISON ne sont pas des exceptions, et s’ils arrivent à avoir des résultats concrets, c’est que vous pouvez en avoir aussi.

Ceux qui liront cet article et qui arriveront à sortir des formatages s’ouvriront les portes d’une opportunité insoupçonnée, où les croyances exploseront en vol.

Pour comprendre pourquoi le coaching à distance fonctionne et comment se lancer, regardez cette vidéo en flashant ce QR CODE :

4/ Avec seulement un diplôme pour donner des cours collectifs, puis-je faire du personal training (coaching privé) ?

Le Registre national de la certification professionnelle (RNCP) est clair quant au BPJEPS Activités gymniques de la forme et de la force, par exemple : « L’animateur sportif d’activités gymniques de la forme et de la force […] encadre des pratiquants lors de séances individuelles ou collectives. »

Pourquoi aller chercher compliqué quand la réponse est accessible et donnée par le législateur ?

 

5/ Comment conserver sa motivation quand autant de mauvaises nouvelles arrivent tous les jours ?

Le confinement est aussi dans la tête : à petit esprit, petite motivation !

Il faut déjà commencer par sortir de l’isolement.

Ça veut dire quoi ?

Cela signifie aller voir ce qui se passe ailleurs, s’intéresser à ce que font les autres. Il y a toujours de bonnes idées à prendre à droite à gauche.

Puis, stimuler son cerveau par de la culture :

  • Lire (ou relire) des ouvrages qui traitent de nouveaux sujets, tels le marketing, les neurosciences, le développement personnel, le digital…
  • Regarder des vidéos sur des sujets qui apportent de la compétence, une ouverture d’esprit.
  • S’inscrire à des formations qui comblent nos lacunes, et apportent des compétences supplémentaires.

En bref, arrêtez de regarder Netflix, de perdre votre temps à surfer sur les stories, de ressasser sans cesse que l’entraînement au club vous manque, et de laisser s’atrophier votre cerveau.

Enfin, ne surtout pas oublier que la motivation est une porte qui ne s’ouvre que de l’intérieur.

Alors, à vous de voir ce que vous voulez devenir !

 

6/ Comment me couvrir contre une blessure d’un de mes participants de cours en vidéo ?

Simple, clair et précis, en deux points :

  • Mettez en place les mesures de sécurité qui s’imposent.

La sécurité, c’est du BON SENS !

Commencez systématiquement par donner des consignes strictes et appuyées pour préparer la zone de travail en faisant disparaître tous les risques potentiels :

Autour de soi : évoluer dans un carré de 2 mètres sur 2 mètres sans risquer de heurter un meuble, un objet, un mur…

Au-dessus de soi : Lustres, éclairages, déco au plafond

Au sol : tapis glissant, animal, enfant, cours en chaussettes…

  • Demandez à ce que vos pratiquants suivent votre vidéo à condition qu’ils aient un certificat médical de moins de 3 mois leur spécifiant qu’ils n’ont pas de contre-indication à la pratique des activités physiques et sportives.

Si vos participants suivent votre cours, ce sera en connaissance de cause et selon leur propre responsabilité.

Ces deux points sont valables, que la vidéo soit en live ou non.

Bien évidemment, les techniques à risque sont à bannir si les conditions ne sont pas réunies : Snatch à la barre ou dropping dans son appartement au 3e étage, rondades, flip, saltos, ou autres prouesses du même genre…

 

7/ Quels sont les conseils pour que je puisse donner du coaching en extérieur (outdoor) ?

Encore une fois la sécurité est à l’honneur.

Bien veiller à faire une reconnaissance du terrain en amont, afin de repérer les risques : Branches à hauteur des yeux, trous dans l’herbe pouvant entraîner une entorse, bouteille, orties ou toutes herbes urticantes ou favorisant des allergies…

Les entraînements sur la voie publique ou dans les parcs et jardins publics nécessiteront une autorisation préalable de la commune.

Un e-mail adressé au maire, préalablement à l’action prévue, est fortement conseillé.

Enfin, votre assurance responsabilité civile PROFESSIONNELLE doit être à jour. Vérifiez auprès de votre assureur si les actions en extérieur sont couvertes.

En cas de problème, ce sont vos économies qui fondraient comme neige au soleil si vous n’avez pas pris cette 3e précaution.

 

8/ Les taux de rémunération vont-ils changer ?

Oui, et c’est forcé.

Les taux de rémunérations n’ont jamais été aussi hauts depuis des années, avant le confinement, parce que l’offre était en supériorité à la demande.

Comprenons-nous : Beaucoup de clubs souhaitaient engager des coachs, mais les diplômés étaient en nombre insuffisant pour répondre aux besoins des clubs.

De plus, tous les coachs ne donnaient pas des prestations à très haute valeur (Pilates, yoga, Zumba).

Les diplômés étaient donc une denrée rare. Et ce qui est rare est cher !

Dans les mois qui suivent le confinement, certains experts s’accordent à dire que 25 % des clubs pourraient fermer.

Donc, cette rareté qui existait avant risque de ne plus en être une.

De ce fait, les taux devraient baisser.

Seuls ceux qui ont à leur arc des cordes telles que le yoga ou Pilates, devraient garder un taux de rémunération stable et plus haut que les autres.

 

9/ Va-t-on voir apparaître de nouvelles catégories de consommateurs fitness ?

Il y a effectivement de fortes chances de voir apparaître de nouveaux consommateurs.

Notamment, ceux qui ont découvert cette multitude de cours en live sur les réseaux sociaux, stimulant le besoin et faisant tomber les idées préconçues, pour leur donner envie de continuer en s’abonnant à d’autres cours en live ou en vidéo replay, ou même en allant rejoindre les small groups organisés dans les parcs et jardin, voire s’abonner à des clubs de proximité où ils refusaient de mettre les pieds avant.

 

10/ Je travaille dans des clubs. Comment vais-je pouvoir m’en sortir s’ils ne rouvrent pas dans les conditions habituelles ?

Il faut s’ADAPTER !

Et pas demain, mais dès à présent, car demain sera trop tard.

Commencez à vous former à des disciplines phares : YOGA, PILATES, MARCHE NORDIQUE.

Vous répondrez ainsi à une demande.

Lancez-vous dans le personal training : vous pensez ne pas avoir le droit parce que vous n’êtes diplômé qu’en cours collectifs ? Croyance !

Le Registre national de la certification professionnelle (RNCP) dans la fiche du BPJEPS AF numéro 3140 est clair : relisez le point 4/ de cet article.

Et enfin, un conseil : cette guerre sera gagnée collectivement, et main dans la main.
Alors, pourquoi ne pas proposer à vos clubs de substituer à vos créneaux horaires perdus un coup de main à désinfecter les surfaces, accueillir les pratiquants, organiser et faire respecter les consignes sanitaires qui devront être mises en place ? Aider à l’administratif ?

Mais ça, c’est une question de mind set…

 

Conclusion

Nous espérons que ces questions-réponses vous auront permis d’avoir une visibilité plus nette sur ce qui vous attend dans les semaines et les mois à venir.

Rappelez-vous que rien n’est jamais définitif et qu’une solution médicamenteuse efficace pourrait tout ramener à la normale très rapidement. Chacun reprenant ses habitudes ancrées par des années de routine.

N’oublions pas que, quelles que soient les solutions que nous proposerons, nous ne pourrons sauver tout le monde, et que les plus attentistes seront ceux qui prendront le risque d’être rayés rapidement de la carte des acteurs de notre secteur d’activité.

Enfin, terminons par cette réflexion détournée du père de l’évolution des espèces, Charles DARWIN :

CE NE SERONT PAS LES COACHS LES PLUS INTELLIGENTS, NI LES PLUS FORTS, QUI S’EN SORTIRONT, MAIS CEUX QUI AURONT RÉUSSI À S’ADAPTER.

Méditez là-dessus…

Un article rédigé par :
Christophe Bats

Deux parcours en simultané : expertise-comptable et sport. Fondateur de la Fitness Academy en 2005, avec Stéphane Brulé, formateur à l’université d’Orsay, au CREPS de Châtenay-Malabry et pour EFICIENCIA.