Body Fitness Paris devient plus lisible
En 2018, le salon Body Fitness Paris profite des travaux de la Porte de Versailles pour améliorer sa lisibilité, et permettre aux professionnels de mieux travailler alors que l’événement est toujours plus prisé du grand public. Interview de Richard Martin, directeur du salon.
Sous quel signe est placée l’édition 2018 de Body Fitness Paris ?
Sous le signe de l’évolution et du changement ! En effet, suite au grand chantier de rénovation du Parc des Expositions de la Porte de Versailles, nous avons quitté pour quelques éditions les pavillons historiques 6 et 8 pour nous installer dans les pavillons 5.1, 5.2 et 5.3 ainsi que dans le pavillon 2.1. Afin d’obtenir un parcours visiteurs simple et dynamique, nous avons regroupé le secteur de la nutrition sportive et les animations sur les stands, et le podium Body Fitness et l’espace dédicaces au rez-de-chaussée du pavillon 5.1. Les équipements et accessoires de sport, le sportswear, le digital, les clubs et formations, les services et conseils, l’espace conférences et l’espace zen seront aux 5.2 et 5.3 du 1er étage. Le pavillon 2.1, non loin du pavillon 5, sera entièrement dédié aux deux conventions que nous accueillons cette année : LesMills et Total Freestyle. Nous allons aussi mettre encore plus de signalétique qu’à l’habitude de façon à ce que le visiteur comprenne rapidement comment appréhender cette nouvelle configuration.
Qu’avez-vous découvert en prenant la direction du salon ?
Un univers que je connaissais déjà en tant qu’adhérent de salle de sport depuis de nombreuses années, mais surtout un public de passionnés et de professionnels tous réunis autour du même sujet : la forme et le bien-être. Ce qui est frappant lorsque l’on vit les trois jours du salon, c’est l’énergie positive qui s’y dégage tant au niveau des visiteurs que des marques qui exposent.
Que manquait-il à l’événement ?
Ce sera la 31e édition en mars 2018. Le salon a évolué comme le fitness. Ces dernières années, le secteur a connu une profonde mutation à tous les niveaux et il a fallu en tenir compte afin de mieux répondre aux attentes de nos exposants et de nos visiteurs. Nous avons donc entièrement relooké le salon, nous lui avons donné une image plus actuelle et nous l’avons resectorisé. La création de l’espace dédicaces pour les influenceurs du moment et le lancement de l’espace zen en 2018 en sont un parfait exemple.
Quelle patte voulez-vous lui apporter ?
Plus qu’une patte, qui serait certainement trop personnelle, même si je ne sous-estime pas mon savoir-faire sur les salons après dix-sept années d’expérience dans ce milieu, je souhaite en faire le lieu incontournable du fitness en France. Mais avant tout, qu’il reste la référence dans le pays.
Quelles grandes tendances vont marquer le marché de fitness cette année ?
Je pense que les grandes tendances du moment et donc de cette année sont : le digital qui poursuit son ascension et occupe une place de plus en plus importante dans le secteur, l’évolution de la pratique avec le functional training qui se développe vraiment dans les clubs et qui fait de plus en plus d’adeptes, le coaching personnalisé ou en petit groupe pour une meilleure efficacité, un certain communautarisme positif en quête de challenges.
Tibo InShape, BodyTime… quelle place vont occuper les youtubeurs cette année ?
Ce sera la seconde édition où nous mettons en place un espace dédicaces dédié aux influenceurs et youtubeurs, et Tibo InShape sera encore présent cette année. Le public souhaite rencontrer en personne ces icônes du fitness et le salon se doit de leur proposer un lieu pour les rencontrer. Dans les années 1990, les jeunes s’identifiaient aux boys band, mais aujourd’hui, ce sont des garçons comme Tibo qui font rêver certains de nos jeunes fitnesseurs !
Est-ce que ce sont eux les stars de l’événement désormais ?
D’autres athlètes et personnalités seront également présents sur le salon sans pour autant passer sur l’espace dédicaces, donc je ne pense pas que l’on puisse considérer qu’ils sont les uniques « stars » du salon. De plus, je crois fermement que pour certains visiteurs les ou la « star » peut être la nouvelle machine d’un équipementier ou la dernière pratique à la mode.
Qu’ont-ils apporté de positif à l’événement ? Et au marché ?
Au salon, un visitorat grand public plus jeune et plus nombreux, un enthousiasme et un dynamisme supplémentaires, une communauté positive. Au marché, des pratiquants de plus en plus nombreux, des consommateurs en forme, ce qui pour moi n’est que du positif.
Font-ils pencher le salon vers le côté grand public de la force ?
Non, ils sont un plus sur le salon qui s’adresse aux professionnels, mais aussi au grand public qui, il ne faut pas l’oublier, se trouve au bout de la chaîne.
La place des professionnels évolue-t-elle au fil des années ?
Nous donnons une place privilégiée à tous les professionnels qui exposent sur le salon et qui font que l’événement reste la référence en France. Notre volonté est d’avoir encore plus de professionnels sur le salon tant au niveau de ceux qui le visitent que de ceux qui en font l’offre. Nous travaillons à faire venir de nouvelles marques tous secteurs confondus et nous invitons de nouvelles cibles de professionnels venant de l’hôtellerie, de l’architecture, du monde des entreprises à découvrir cet univers qui les concerne beaucoup plus aujourd’hui qu’hier.
Est-ce qu’on fait encore du business malgré « les hordes » de Millennials venus aduler les youtubeurs ?
Ces hordes de Millennials consomment sur le salon, et ils consommeront aussi après le salon, après avoir identifié les produits qu’ils auront découverts et testés. Le business se fait pendant et après l’événement. Avec l’affluence croissante du grand public, nous avons repensé l’architecture du salon, et cela dès 2017, afin que les professionnels puissent faire du business. Agrandissement des allées et des zones communes, séparation des pavillons par secteurs d’activité. En 2018, le 1er étage du pavillon 5 regroupera l’offre plus professionnelle et le rez-de-chaussée l’offre plus grand public. Le pavillon 2.1 dans sa totalité s’adressera aux coachs et aux pratiquants de cours (LesMills et Total Freestyle). La sectorisation et la bonne lisibilité du salon permettent au business de se faire dans de meilleures conditions.
Quelle est la répartition des professionnels venant au salon, et comment évolue-t-elle ?
45 % de nos visiteurs sont des professionnels du fitness, et par professionnels du fitness, il faut entendre toutes les personnes qui ont une activité professionnelle dans cet univers : coachs sportifs, sportifs de métier, responsables/gérants/directeurs de clubs, de salles de remise en forme, de collectivités locales, d’associations sportives, d’espaces fitness en hôtellerie/entreprise/résidence, influenceurs/youtubeurs, etc. La démocratisation du fitness en France ces dernières années a eu une incidence directe sur l’évolution du nombre de lieux où l’on pratique et donc sur l’évolution du nombre de professionnels venant au salon, qu’ils soient indépendants ou salariés, exerçant en salle, à domicile ou en extérieur (tendance qui se développe). Le besoin croissant de pratiquer en petit groupe avec un coaching plus personnalisé joue un rôle dans le développement de petites et moyennes structures influençant directement le nombre de professionnels de ce secteur.
Est-ce un business d’un nouveau genre qui se fait, par exemple, le marketing digital ?
Le fitness connecté est un business en plein essor, nombre d’applications, de machines et d’objets connectés ont vu le jour ces dernières années et font désormais partie des habitudes des pratiquants qu’ils soient débutants ou confirmés.
Que faites-vous pour moderniser l’image du salon, et pour l’adapter aux attentes des professionnels ?
Dès mon arrivée en 2016, j’ai souhaité moderniser l’image du salon, faire en sorte que cet événement annuel soit le reflet d’un milieu qui a complètement changé : nouveau logo, nouvelle communication, nouveau site Internet… Sur le salon, il était primordial de faire des changements et notamment de travailler sur une meilleure répartition des différents univers, sur l’agrandissement des allées et des espaces d’animation, de lui donner une dimension plus importante en occupant trois pavillons. Le résultat ne s’est pas fait attendre : une meilleure lisibilité de l’offre, un confort de visite largement plébiscité et une ambiance plus professionnelle dans les secteurs concernés.
Y a-t-il plus d’espace consacré aux conventions ? Sont-elles amenées à prendre plus d’importance à l’avenir ?
Le pavillon 2.1 à droite de l’entrée principale du parc des expositions et à 2 minutes du pavillon 5, sera exclusivement dédié aux deux conventions que nous recevons cette année : LesMills et Total Freestyle. Lorsqu’une convention nous fait la demande pour venir sur le salon, nous étudions l’intérêt pour les visiteurs, ce qu’elle propose, et nous décidons ensuite de l’héberger ou non sur le salon. Il y a des conditions à remplir, car nous ne pouvons accepter toutes les demandes.
Les conférences paraissent assez timides à côté… Pourquoi ne pas les propulser sur la scène, façon TEDx Paris ?
Les conférences marchent très bien sur le salon et nous veillons à ce que les sujets abordés soient en phase avec les attentes des professionnels, mais aussi d’une partie du grand public. À ce jour, je donne la priorité au lancement de nouveaux espaces attendus et demandés par nos visiteurs. Cette année, il s’agit de l’espace zen qui mettra l’accent sur les disciplines douces comme le yoga, le Pilates ou le Chi Kung.
Quels sont les chiffres clés que vous pouvez nous communiquer (fréquentation attendue, pourcentage de professionnels, répartition entre indépendants, franchisés… nombre de Millennials, chiffre d’affaires, évolution…) ?
Les chiffres 2017 sont : 46 000 visiteurs uniques soit + 17 % comparés à 2016, dont 20 % le vendredi, 45 % le samedi et 35 % le dimanche. 39 % venaient d’Île-de-France, 61 % de province. Nous avons compté 41 % de femmes et 59 % hommes, 54 % de moins de 30 ans, 24 % entre 30 et 39 ans, 14 % entre 40 et 49 ans. Et enfin comme je le disais, 45 % de professionnels du fitness et 55 % de grand public.
Comment abordez-vous la problématique de la nutrition autrement que par les compléments alimentaires ? À l’ère du véganisme et de la « health food », la poudre a-t-elle vécu ?
Nous avons de plus en plus d’exposants dans le secteur de la nutrition qui proposent des produits healthy à base d’éléments bio et/ou naturels et qui se différencient des offres jusqu’alors proposées. Les marques ont élargi leurs gammes et proposent des produits plus en adéquation avec le bien-être et la bonne santé. Le fitnesseur d’aujourd’hui fait attention à ce qu’il mange et ne souhaite pas uniquement des compléments alimentaires pour une prise de masse musculaire rapide ! Donc oui, il y a une mutation qui s’opère et cela pour mieux répondre aux nouvelles attentes des Millennials.
Vous inspirez-vous de grands rendez-vous internationaux. Si oui, lesquels, et de quelle façon ?
Il est toujours très intéressant de voir ce qui se passe sur les autres grands rendez-vous internationaux afin de faire le constat de ce que nous pouvons améliorer et/ou changer, mais il faut absolument prendre en compte ce qui se passe sur notre propre marché afin de répondre au mieux aux attentes de nos exposants et de nos visiteurs.
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Thomas