Si son nom n’évoque pas grand chose dans l’hexagone, Outre-Atlantique, Jillian Michaels est le phénomène incontournable de la planète fitness : DVD, émissions de télé à succès, jeux vidéo, couvertures de magazines… Depuis que le public l’a découverte dans l’émission The Biggest Loser, tout ce qu’elle touche se transforme en or. Retour sur une success-story à l’américaine.
Aux États-Unis, La reine du Fitness, c’est elle.
Du haut de son 1,59 m, cette Californienne de 40 ans a réussi à s’imposer comme l’un des coachs les plus influents sur le marché du fitness. Et pour cause : Jillian Michaels, c’est 5 millions de DVD vendus, plusieurs New York best-sellers dont “Maîtrisez votre métabolisme,” des applications pour mobiles, des jeux pour Wii, des podcasts, sans oublier un site Internet qui attire chaque mois pas moins de 1,6 million de personnes et quelque 1,1 million d’abonnés sur son compte Twitter. Un succès indéniable.
De l’obésité au fitness
Pourtant, pour cette spécialiste de la perte de poids, les choses avaient plutôt mal commencé. Avec près de 80kg pour 1,52m dès l’âge de 12ans, Jillian Michaels a elle-même souffert d’obésité et a été la cible, année après année, des railleries de ses camarades. Puis, tout bascule lorsque l’adolescente mal dans sa peau décide de suivre des cours d’arts martiaux. C’est une révélation. Pendant dix-sept ans, elle pratique un mélange d’aïkido et de Muay Thaï, et devient ceinture noire. De quoi refaçonner complètement celle qui allait devenir la référence du fitness et du bien-être.
Discipline, rigueur, ténacité… Sa hargne ne passe pas inaperçue. Dans la salle de gym où elle s’entraîne, les clients sont impressionnés par ses performances. Elle est régulièrement prise pour une professionnelle et commence à donner des conseils. Pour celle qui vendait alors des pizzas pour 5 dollars de l’heure, la machine est lancée et son ascension sera fulgurante. Sa certification en poche, elle commence à donner des cours particuliers pour 17 dollars de l’heure tout en continuant de se certifier auprès des principaux programmes sportifs du pays (fitness, aérobic, kettlebells, etc.).
La rencontre avec le public
C’est en 2004 qu’elle est repérée par une chaîne de télévision cherchant à adapter un concept australien appelé The Biggest Loser. Dans ce programme qui met en compétition des obèses, le principe est simple : celui qui perd le plus de poids gagne. Cette téléréalité qui rencontre un succès immédiat va littéralement la propulser et lui apporter la reconnaissance du métier.
Et pour cause, parmi les entraîneurs encadrant les équipes, Jillian va se démarquer tout de suite par ses méthodes musclées qui lui vaudront le titre de coach le plus dur de la télé américaine. Aucune forme de complaisance n’est de mise. Dans son équipe, les candidats doivent sans cesse se surpasser. Et elle n’hésite pas à les pousser à bout par ses colères noires et son coaching strict.
Il n’est pas rare de la voir monter sur le tableau de bord d’un tapis de course et hurler sur un candidat abord de l’évanouissement, ou de se hisser sur le dos d’un homme de 200 kg en sueurs tout en lui demandant d’exécuter une série de pompes. Et si cette méthode dénote quelque peu avec le coaching traditionnel, elle fonctionne. Jillian obtient des résultats phénoménaux et devient la figure centrale du jeu, saison après saison, éclipsant au passage ses collègues de par son aura et son intensité. Le public est sous le charme.
Sensibiliser l’Amérique
Mais proposer des exercices efficaces ne lui suffit pas. Ce qu’elle souhaite, c’est redéfinir complètement le mode de vie des Américains dans un pays où 62,9 % de la population adulte est obèse ou en surpoids. Pour cela, elle consulte de nombreux spécialistes (endocrinologues, nutritionnistes, physiothérapeutes…) et part en croisade contre cette épidémie. Exit les régimes privatifs qui perturbent le métabolisme, les aliments transformés, raffinés, le glutamate et autres perturbateurs endocriniens. Jillian veut sensibiliser l’Amérique sur ce qu’elle mange et faire opérer un virage à 180°.
La fulgurante ascension
Après 13 saisons de l’émission The Biggest Loser et au sommet de sa gloire, la femme d’affaires décide de se lancer d’autres challenges. Sa société créée en 2008, Empowered Media, dont la devise est: “Inspiré par Jillian, habilité par vous !” capitalise sur ce succès : compléments alimentaires, lancement d’une marque de vêtements de sport, tournée dans 34 villes d’Amérique, à Londres, en Australie, etc. Tout lui réussit. Elle continue de commercialiser de nouveaux DVD (kickboxing, yoga, aérobic, etc.) proposant plusieurs niveaux d’intensité et adoptant la formule : 3 minutes de résistance, 2 minutes de cardio, et 1 minute d’abdos pendant une demi- heure. En parallèle, Empowered Media a créé plusieurs programmes sportifs et certifications tels que BodyShred dont l’objectif est de créer en 30 minutes les séances les plus optimales qui soient sur le marché à des clients qui n’ont souvent pas une minute de plus à y consacrer dans leur planning. L’entrepreneur espère lever une “armée” de coachs passionnés et hautement formés à travers tous les États-Unis.
Une exposition médiatique maximale
Passée de simple coach à experte du fitness en quelques années, Jillian Michaels n’ignore pas le rôle stratégique qu’a joué la téléréalité dans son incroyable ascension. Après avoir piloté Sweat Inc. en 2015, une émission de téléréalité visant à dénicher le prochain prodige du fitness capable de créer les exercices les plus innovants, les plus efficaces, au meilleur tarif, elle vient de boucler le tournage de la saison 1 d’une nouvelle téléréalité, Just Jillian sur la chaîne E!. L’occasion pour elle d’inviter les caméras dans les coulisses de son succès. Déjà renouvelée pour une 2e saison, le choix de cette chaîne phare du divertissement se veut stratégique pour Jillian, car elle permet de toucher un public plus jeune et plus large avec une diffusion dans une centaine de pays. Livres, conférences, DVD, télévision… Jillian Michaels n’a pas fini d’étendre sa marque.