Le 9 novembre dernier, l’université Paris-Est Créteil accueillait le congrès Coachs Challenges, le tout premier rendez-vous professionnel dédié aux coachs, préparateurs physiques et personal trainer dans l’Hexagone.
Une journée d’interventions, d’échanges et de partages conçue pour leur permettre de mieux appréhender l’évolution du secteur. Pierre-Jacques DATCHARRY revient sur cet événement unique en France.
Pourquoi avoir créé ce nouveau rendez-vous des coachs ?
Le congrès Coachs Challenges fait écho à l’évolution du marché du fitness et des concepts de clubs en France et en Europe. Les différentes mutations observées ces dernières années ont un impact direct sur le métier du coach sportif. Avec la multiplication des structures du type boutiques gym et des concepts comme le biking, l’électrostimulation ou les box de CrossFit, je pense qu’il est important de leur apporter un maximum d’outils. Ce n’était peut-être pas nécessaire il y a une vingtaine d’années lorsque les clubs de fitness occupaient l’essentiel du marché, mais aujourd’hui, avec l’hyper segmentation de l’offre, il faut pouvoir être sur tous les fronts. C’est ce qui m’a poussé à créer Coachs Challenges Magazine, et désormais ce congrès, dans le but de les aider à s’améliorer.
Quelles ont été les thématiques abordées ?
Pour cette première édition, il était important d’aborder le plus de sujets possible afin de répondre largement aux différentes problématiques que rencontrent les préparateurs physiques, personal trainers, coachs et animateurs. Il y a eu beaucoup de contenu sur le thème de la santé avec notamment l’intervention de François Carré, cardiologue et médecin du sport. Il y a eu également une intervention sur le savoir-être des coachs pour les aider à se positionner face aux différents types de clientèles. Lorsque l’on fait un cours particulier à 70 euros, il faut s’attendre à un certain niveau d’exigence de la part du client et il y a des choses à faire dans ce domaine, des frontières à respecter.
C’était aussi l’occasion de montrer à tous ceux qui hésitent à se lancer de quelle manière ils peuvent s’organiser et quelle activité choisir. Faut-il s’orienter vers le coaching en club, en entreprise, à domicile, outdoor, en ligne ?
Nous avons aussi parlé des seniors et de la manière de les accompagner. Nul n’ignore que la pyramide des âges s’inverse. Le corollaire est que l’on aura de plus en plus de seniors en quête de mieux-vivre et de coaching sportif pour améliorer leur mobilité.
Le congrès nous a donné l’occasion de faire le tour des techniques d’entraînement en personal training et des évolutions en cours. Delphine Buisson, conférencière et elle-même runneuse en a profité pour parler de dépassement de soi et des multiples façons de trouver la motivation au quotidien. C’est d’autant plus important lorsque l’on exerce un métier passion qui exige d’entretenir la flamme afin de s’occuper au mieux des autres.
En avez-vous profité pour prendre le pouls des professionnels face au chamboulement du low cost ?
Si certaines interrogations persistent, les coachs n’ont pas réellement de raisons de s’inquiéter face au low cost. Ces clubs sans profs salariés font tout de même intervenir des indépendants, car leurs clients souhaitent in fine se faire coacher. Ils gardent par ailleurs leur potentiel historique dans les clubs traditionnels. Avec ce congrès, j’attire d’ailleurs l’attention des managers de salles sur l’importance de ces coachs en clubs, à domicile, outdoor ou en ligne, car ce sont eux qui sont en contact direct avec les clients. En parallèle, ils doivent aussi gagner en efficacité en termes de suivi, de relation clients, de techniques et de savoir-faire. Il faut donc que les managers en prennent la juste mesure en accordant de l’importance à la formation qui procure un avantage concurrentiel.
Quelle place a justement été accordée à la formation continue ?
La formation a été le fil conducteur de l’événement. Il est nécessaire pour tous les coachs de se former en continu, et ce, tous les ans, afin d’améliorer leurs techniques et d’en maîtriser de nouvelles. C’est la condition sine qua non pour conserver et développer sa clientèle sur le long terme. Si le coach ne se remet pas en question, il connaîtra un phénomène d’effritement et les clients iront voir ailleurs. Les jeunes qui sortent de l’école ont parfois l’impression de tout savoir à tort. C’est comme l’obtention d’un permis de conduire, cela ne fait pas de vous un bon conducteur du jour au lendemain. Cela vient avec l’expérience. Dans le coaching, c’est pareil.
Comment s’est fait le choix des intervenants ?
De façon naturelle. On a voulu organiser un congrès hétéroclite de 9 h 30 à 18 h 15 avec 9 interventions de qualité, un temps d’échanges et de partage avec des personnes qui sont réellement des leaders d’opinion dans le coaching et sur le marché du fitness.
Quel regard portez-vous sur cette première édition ?
Malgré un temps d’obtention de l’accord pour organiser l’événement à l’université assez long et une opération commerciale réduite à deux mois, nous sommes contents d’avoir pu réunir une centaine de coachs pour ce premier rendez-vous. Les personnes présentes ont été unanimement satisfaites, et il y aura donc une seconde édition en 2020. Je remercie d’ailleurs tous les partenaires qui m’ont fait confiance, car ce type d’événements est lourd à mettre sur pied. Un grand remerciement donc à Leaderfit, Planet Fitness, Fitness Studio, Actiform, Deciplus et Myhabodytech. Sans oublier l’université Paris-Est Créteil et le professeur agrégé d’EPS Thierry Maquet qui nous ont accueillis dans ce cadre de faculté de STAPS. C’est le cadre idéal pour une première édition et pour réunir les mondes professionnel et universitaire. Nous remercions enfin la centaine de coachs qui nous ont fait confiance et qui nous ont suivis dans cette aventure. Nous sommes ravis que cela leur ait plu et nous travaillons déjà sur l’édition suivante. Notre volonté est de répondre encore plus à leurs attentes et de confectionner un événement riche et toujours plus pertinent pour eux.
Rendez-vous donc l’année prochaine !