À situation exceptionnelle, article exceptionnel ! Nous vivons tous depuis de nombreuses semaines, avec un quotidien chamboulé, réorganisé. La plupart d’entre vous ont dû se réinventer, se recréer un quotidien, aussi bien sur le lieu de confinement qu’au travail. Que faire de ces nouvelles habitudes une fois le déconfinement entamé ? Nous vous apportons ici quelques pistes concernant l’hygiène de vie et l’alimentation.
Balance apports/dépenses
Depuis le début du confinement, certains ont vu leur activité physique s’effondrer, autant par manque de temps, d’envie, de matériel ou d’espace. D’autres au contraire, débordent de temps libre et en profitent pour s’adonner à de nouvelles activités physiques ou sportives, ou pour augmenter leur volume d’entraînement. Dans les deux cas, il vous a fallu adapter votre alimentation ainsi que votre rythme de vie face à ces changements (moments des repas, heure du coucher et du lever…). Ajustement plus qu’indispensable : modifier vos habitudes afin d’apporter à votre organisme ce dont il a besoin, au moment opportun. Ainsi, accuser une forte diminution de votre activité physique sans corriger votre alimentation, vous expose au risque de prendre de la masse grasse. A contrario, ceux présentant une augmentation prononcée de leur dépense sans révision nutritionnelle connaîtront une perte de poids englobant également de la masse musculaire.
Des sens à l’assiette
Afin de répondre au mieux à vos besoins, il sera primordial d’être à l’écoute de votre corps. Avez-vous faim ou est-ce juste une envie ? Mangez-vous par habitude (« il est l’heure ») ou par réelle nécessité ?
Autrefois, l’individu menait une vie plutôt paisible, orchestrée également par le travail, l’éducation des enfants, quelques loisirs, mais sur un rythme bien différent d’aujourd’hui.
De nos jours, tout se déroule à une cadence effrénée, l’horloge dicte notre emploi du temps, laissant beaucoup moins de place aux aspects fondamentaux de notre environnement. Ainsi l’édifice affectif étant impacté, on observe une émergence de toute sorte d’émotions, fatigue, stress, irritabilité, parasitant les authentiques messages physiologiques.
L’intégralité de ces interrogations vous permettra d’identifier la véritable origine du signal. Lorsque vous êtes à table, il peut être intéressant de vous interroger, à la fois, sur la composition de votre plat, que sur votre niveau de satiété.
Citons quelques exemples que vous pourrez expérimenter :
- Reconnaître la flaveur de l’aliment, c’est distinguer l’odeur, le goût et la texture.
- Retrouver les différents ingrédients d’une recette.
- Avez-vous encore faim au point de vous resservir ?
- Suis-je capable de ne pas finir mon assiette en cas de rassasiement ?
- Ai-je pris suffisamment de temps pour manger et bien mastiquer ?
- Mon repas a-t-il été plaisant ?
Ces exercices vous permettront de faire un pas de plus vers l’écoute de soi.
Dans ce cadre, il est clair que manger en regardant les informations peut se révéler particulièrement anxiogène, et favoriser une rupture avec l’écoute de soi…
Cette ouverture à vos sensations contribuera à mieux gérer vos compulsions de cookies ou autres gâteaux du commerce.
Quelles solutions ?
Dans un premier temps, acceptez ces émotions, analysez-les et tirez-en une conclusion. Si la faim vous gagne, n’hésitez pas à vous préparer une collation équilibrée et savoureuse, afin de satisfaire à la fois, papilles, estomac et cerveau. Cette attitude sera préférable à un craquage plus tard dans la journée au contenu bien moins qualitatif.
Cette introspection pourra à l’avenant s’appliquer à diverses thématiques comme le sommeil, la gestion du stress ou certaines situations à risque.
La majorité d’entre nous connaît de fortes perturbations dans l’organisation quotidienne. De plus, certaines denrées de base étant parfois indisponibles, cela peut compliquer vos choix lors des achats. Heureusement, de nombreux commerces se sont adaptés en développant des ventes en ligne, aux livraisons sécurisées afin de pallier toutes ces difficultés. Les conseils habituels restent valables, si vous le pouvez, privilégiez les producteurs locaux, les produits de saison, les plus bruts possible. Afin de respecter votre budget, établir une liste de courses, programmer à l’avance les menus de la semaine en prévoyant quelques alternatives « au cas où » vous faciliteront la tâche. En guise d’occupation, impliquez vos enfants dans l’élaboration d’un dessert, la préparation des légumes, en tenant compte de leur goût et souhait de recette. Néanmoins, ce partage devra respecter vos envies, votre niveau de cuisine, sans pour autant y consacrer un temps démesuré.
Petit Mémo
Cette période de confinement peut augmenter les risques de toxi-infections au domicile, par le biais de mauvaises pratiques d’hygiène, entraînant une surcharge des centres hospitaliers c’est pourquoi quelques rappels sont nécessaires.
Bonnes habitudes à prendre/maintenir (quelques exemples) :
- Hygiène du réfrigérateur : le nettoyer complètement 1 à 2 fois/mois à base d’une solution d’eau et de vinaigre. Maintenir une température de 0 à 4 °C.
- Bons gestes en cuisine : lavage fréquent des mains, des surfaces, des ustensiles (eau savonneuse), mais aussi des fruits et légumes (à l’eau claire), respect de la chaîne du froid…
- Toutes ces recommandations[1] figurent au rapport de l’ANSES.
L’activité physique a un impact sur les défenses immunitaires, confinement ne signifie pas sédentarité !
- Rôle primordial des coachs et éducateurs sportifs afin d’aider les gens à retrouver ou à maintenir une activité physique qualitative et régulière. Les personnes atteintes d’obésité sont plus à risque et représentent une grande partie des patients en réanimation[2].
Attention aux « solutions miracles ou prétendument naturelles » !
- Nous vous mettons en garde concernant certains compléments alimentaires contenant des plantes (la reine-des-prés, le curcuma, le bouleau…) aux propriétés anti-inflammatoires susceptibles d’agir à l’encontre de nos propres défenses immunitaires dans les infections comme notamment la Covid-19 (Avis ANSES du 17/04/2020[3]). Ces plantes produiront un effet, potentiellement dangereux et inverse de celui recherché.
- Il n’est pas possible de « booster » son système immunitaire, que cela soit par son alimentation, des compléments alimentaires ou autre remède miracle.
- Il est vivement conseillé d’adopter une alimentation équilibrée, variée et sur la base de produits bruts de qualité, de maintenir une activité physique quotidienne et de tout faire pour garder un sommeil suffisant en quantité et qualité, afin de permettre un fonctionnement optimal de son système immunitaire.
Conclusion
Sans vouloir philosopher, certaines situations extrêmes comme celle que notre monde connaît aujourd’hui (Covid-19) peuvent mettre en exergue, à quel point l’homme soumis à diverses pressions sociales, en perd sa clairvoyance. Les priorisations sont ailleurs, délaissant les gestes simples du quotidien, faire les courses, cuisiner, partager un minimum de repas en famille… Finalement, nous suggérons à ceux désirant évoluer, de profiter du temps libre supplémentaire pour acquérir de nouvelles habitudes et prendre conscience qu’il n’est pas tant chronophage, de préparer des repas qualitatifs (anticipation, organisation, planification).
[1] https://www.anses.fr/fr/content/eviter-les-toxi-infections-alimentaires-en-confinement-les-bonnes-pratiques
[2] A. Simonet et al., High prevalence of obesity in severe acute respiratory syndrome coronavirus-2 (SARS-CoV-2) requiring invasive mechanical ventilation. 9 avril 2020.
[3] https://www.anses.fr/fr/content/l’anses-met-en-garde-contre-la-consommation-de-compléments-alimentaires-pouvant-perturber-la